Je travaille dans l'environnement, pour préserver l'eau, et chaque jour est un combat dans lequel je dois justifier mon existence et le but de mes idées et de mes actes. Je fais face chaque jour aux visions courtermistes et étriquées des élus, à la rigolade quand je parle de préservation d'écrevisse à pattes blanches, à l'agressivité de certains qui me traitent d'écolo - idéaliste qui ne vis pas dans le même monde qu'eux. Peut-être que c'est vrai au fond. On ne vit pas dans le même monde. Je ne veux plus utiliser leur langage utilitariste pour essayer de faire pencher la balance pour sauvegarder 100 m de haies. Je ne veux plus abaisser mes valeurs pour me demander quel compromis faire pour 1 km de cours d'eau en bon état. Nous n'avons plus le temps. Ce qui me fait le plus peur n'est pas la fin du monde ou même l'extinction des espèces. Ce qui me terrifie c'est l'indifférence générale de ceux qui sont sensés nous donner un objectif, une direction, et qui nous amènent dans le mur en riant de nos peurs et de nos colères.