J'ai le sentiment d'en faire beaucoup pour la planète, et d'en faire si peu en même temps. Je suis végétarienne depuis 8 ans, je refuse de prendre l'avion, je participe à des manifestations et à des actions de désobéissance civile, j'achète peu et souvent d'occasion, et je travaille dans l milieu de la protection de l'environnement depuis 6 ans. Avec ce que ça implique comme confort de vie : moi aussi j'aime voyager (mais cela implique de prendre l'avion ou de poser plus de congés payés que je n'en ai, donc je ne fais pas). En travaillant dans l'associatif, j'ai renoncé à un salaire correct, et donc à un logement près de mon travail et à de nombreux voyages (le train c'est souvent trop cher). Ce petit salaire entraîne des dissonances factrices de culpabilité (j'achète peu de produits bios, locaux, en vrac,...). Et j'oublie sûrement plein de choses au moment où j'écris ces mots !Et pourtant, je ne suis pas prête de renoncer ne serait-ce qu'à une des ces actions : mon éco anxiété me l'interdit. J'ai une sensation qui me prend aux tripes, qui fait mon coeur s'emballer et mes poumons se contracter à chaque fois qu'on me parle d'effondrement de la biodiversité, d'acidification des océans, de déforestation, de sécheresses, de pollution et de fonte des glaces. Je me sens minuscule et en colère.Minuscule et en colère face à Total qui enregistre des profits records, porte de nouveaux projets pétroliers malgré l'urgence.Minuscule et en colère face au gouvernement qui, au delà de l'inaction climatique dont il a toujours fait preuve, se montre très violent envers les militant.es climatiques.Minuscule et en colère face à toutes ces injustices sociales et climatiques.David contre Goliath en somme...C'est ça pour moi, l'éco anxiété : de la culpabilité malgré des renoncements, mais aussi un sentiment d'impuissance et beaucoup de colère face à tout ce que fait le jeu du capitalisme