La prise de conscience des catastrophes environnementales, ça a été pour moi un réveil. C’est ce qui m’a permis, au départ, parce que j’ai peur, parce que je veux préserver une vie de paix autour de moi, parce que je veux des enfants, de me dire que c’était possible de défoncer toutes ces facettes de nos sociétés qui me dégoûtent. Avant c’était une petite voix intérieur qui me chuchotait, ça tu sais d’où ça vient, tu sais comment c’est fait, mais pourtant rien n’y faisait. Puis la claque est enfin venu, elle a commencé par le changement climatique puis s’est propagée au reste, et c’est elle qui m’a permis de dire stop. Par contre c’est aussi elle qui me fait peur quant à l’avenir, c’est elle qui au départ m’a fait prendre un virage à 360 degrés que personne n’a trop compris autour de moi, moi y compris. C’est cette claque qui me fait flipper. Mais c’est aussi elle qui me donne espoir qu’on peut arrêter tous ces massacres. Le problème est tellement grand qu’il faudra bien y répondre à un moment. Et l’on sait qu’on est capable de grande résilience, nous les humains, faut juste avoir la claque, faut que tout le monde reçoivent cette claque, peu importe la forme qu’elle prend. Et c’est comme ça qu’aujourd’hui j’ai la motivation d’agir, que je cherche à apprendre tout en partageant, sensibilisant un maximum autour de moi. N’empêche que la peur est là, qu’elle fatigue, qu’elle bouge pas, ou peu, parce que la destination reste floue, elle n’est malheureusement pas encore matérialisée dans ma tête. En bon ingénieur que je suis, j’ai du mal à me diriger vers du flou, alors je pave le chemin d’étapes, qui elles, sont plus précises, mais c’est vrai que je relie pas mal mon angoisse quant à l’avenir, à mon incapacité chronique à l’imaginer pour qu’il puisse être en harmonie avec la nature. Plus j’avance, plus j’apprends, plus je flippe mais moins c’est flou. Qui sait, un jour sûrement, un peu plus de clarté me permettra de ne plus flipper.