Quand je pense à l'avenir, une boule d'angoisse se forme systématiquement dans mon ventre. Moins pour moi que pour fils, j'ai terriblement peur pour lui. Et je suis en colère, fortement, fermement, intransigeante vis-à-vis de nos personnes politiques et gouvernements qui n'en font pas assez ; pire, qui sont complaisants avec les modes de vie et industries les plus destructeurs.Je travaille dans la protection de la biodiversité depuis plus de 10 ans. A 16 ans, j'avais décidé d'en faire ma vocation. Si j'étais nourrie à l'époque par l'optimisme de voir la situation évoluée dans le bon sens, d'avoir un métier utile, qui a du sens et qui est cohérent avec ma passion d'observer les espèces, c'est désormais la colère qui me donne l'énergie de continuer. Mais cette colère a du mal à me quitter, elle touche mes relations sociales, je me coupe de certaines interactions sociales car je ne supporte plus de voir des amis avoir des comportements individuels aussi impactant pour la pérennité des conditions de vie viables sur terre.Sans dire que je suis pessimiste, il est vrai que je n'ai plus d'optimisme. Je continue à travailler dans ce domaine car c'est l'endroit où je me sens le plus utile et que je ne me vois pas faire autre chose ; même si j'ai conscience que ça n'est pas assez et qu'il faut une transformation globale qui tarde à arriver.