Chauffez nos logements, pas le climat !
Extrait de notre tribune, co-signée aux côtés d'une trentaine d'organisations impliquées dans la lutte contre l’exclusion et le dérèglement climatique, dont Greenpeace, la Fondation Abbé Pierre ou le Secours catholique.
Extrait de notre tribune pour la rénovation thermique des bâtiments
À l’heure où le gouvernement demande de baisser le chauffage à 19°C pour limiter nos consommations d’énergie, ce dernier a fait annuler par le biais d’un énième 49.3 deux amendements nécessaires qui avaient été votés par des députés de gauche et de droite en faveur de l’accélération de la rénovation thermique. À la place, 100 millions d’euros seulement seront ajoutés au budget 2023 pour cette politique qui devrait être la grande priorité du pays.
En 2017 le gouvernement s'était engagé à rénover toutes les passoires thermiques en 10 ans. En 2022, il en reste toujours près de 5,2 millions. Pour venir à bout de ces logements énergivores et indignes nous devrions atteindre 700 000 rénovations globales par an, or le compte n’y est pas.
Si la priorité est aux économies d’énergie, alors pourquoi aller à l’encontre du grand chantier de la rénovation quand le secteur du bâtiment représente près de 20% des émissions de gaz à effet de serre du pays ?
C’est pourquoi nous demandons immédiatement la formulation d'engagements à moyen terme :
- L’engagement d’un budget de 5 milliards d'euros supplémentaires par an entre 2024 et 2040 doit être formulé pour rendre possible la rénovation globale et performante de 700 000 logements par an. La hausse programmée des aides publiques serait un puissant levier pour inciter les entreprises à se mettre au niveau, parallèlement à la mise en place d’une véritable politique de formation initiale et continue à la rénovation performante.
À court terme :
- l’augmentation du budget de l’agence nationale de l’habitat (Anah) à hauteur de 1 milliard d’euros a minima pour l’année 2023, afin d’amorcer un premier changement d’échelle pour la rénovation globale et accompagnée au bénéfice des ménages modestes.
- le passage du chèque énergie à 700 euros par an pour les ménages les plus démunis face à l’inflation énergétique. Pour le moment, les 150 euros par an en moyenne du chèque énergie et les aides ponctuelles sont loin d’être à la hauteur des besoins.
- l’interdiction des coupures d’électricité : cette mesure permettrait de protéger les familles des conséquences de la privation énergétique en cas de difficulté économique.
- empêcher les expulsions et encadrer les hausses de loyers en cas de rénovation.
Il est temps de changer de cap !
📰 Pour lire notre tribune dans Le Monde, c'est par ici 👉 https://bit.ly/tribune-reno
Notre Nuit contre la précarité énergétique
Pour parler de ces enjeux de rénovation thermique des bâtiments - et plus largement de sobriété énergétique - on organise une soirée avec la fondation Abbé Pierre et la REcyclerie le 24 novembre 2022 à partir de 19h.
🎟️ Pour prendre tes billets (c'est gratuit) 👉 https://bit.ly/NuitContrePrécarité